samedi 14 août 2010

Public Image Limited - First Issue


P.I.L pour Public image limited, groupe fondé directement après la dissolution des Sex Pistols par Johnny « Rotten » Lydon en 1978.Le 'sieur Lydon pourra se targuer d'avoir fait partie de deux des plus grands mouvements fin 70's et 80's: Tout d'abord, le punk véritable révolution autant sur le plan sociologique que musical (m'enfin ils savaient pas jouer quoi) et sa descendance bâtarde, le post punk, rejetée par les puristes du mouvement qu'il a lui-même contribué à ériger dans le chaos cela va de soi. L'imaginaire populaire retiendra surtout ses incartades « no future » orchestrées de main de maître par McLaren, célèbre cycliste londonien.

De prime abord, on constate qu'une fois émancipé des Sex Pistols, Lydon laisse libre court à ses envies et de surcroit ses influences( il a eu une fois le malheur de citer timidement du bout des lèvres Can, une catastrophe pour l'entourage).Libertés qui ne pouvaient être prises au sein des Pistols, fait paradoxal pour un groupe qui scandait « Anarchy in the U.K ».Cependant, là où la musique des pistols sonnait tout de même sommaire, P.I.L sonne beaucoup plus travailler et maitriser dans une certaine mesure. Premier morceau, « Theme », on avance à tâtons en pleine noise chaotique: guitares métalliques et rampantes dont n'aurait pas renié un certain Steve Albini. La voix de Lydon se veut plaintive et rageuse, le ton est donné. Les morceaux suivants « Religion I & II» nous offre un Lydon incantatoire, registre dans lequel il nous avait peu habitué. Demeure les réminiscences du passé, qui se font également ressentir avec des morceaux tels que « Annalisa », « Low Life » et « Public Image ».Ce dernier se place d'ailleurs comme le meilleur morceau de l'abum (et très certainement comme l'un des meilleurs morceaux estampillés post-punk de cette époque), mélodies imparables tout droit sorties de la guitare acérée de Levene et Lydon n'avait jamais aussi bien assuré au chant. Bref, on est conquis.Le jeu de basse profond, conférant de temps à autre un groove(!!!) ravageur, avait fait forte impression à l'époque et n'a rien perdu de son charme. En parlant de groove, l'album termine sa course sur un morceau reggae-dub assez surprenant par rapport au reste de l'album, style qu'affectionne tout particulièrement Lydon. Ce First Issue est un essai gagnant (l'enregistrement fût pourtant un sacré bordel entre drogues, problèmes de studio et très peu de répétitions) et se place donc à la croisée des chemins et des styles, une évolution musicale (tite baffe provocatrice incluse), chose qui sera davantage affinée sur le non moins important, Metal Box.

mardi 10 août 2010

Blue Cheer - Vincebus Eruptum


Abrasif. 1968. A cette époque, on s'émerveille comme des chiens fous sur toutes sortes de fleurs et substances. On crie, on chante, tout ça dans le plus profond respect des choses et des autres. Pathétique. 1968. Blue Cheer dégaine son arme de destruction massive. Bien déterminé à déconstruire ce son si commun à l'époque, les américains insultent, violent, pillent et tuent. J'imagine qu'a l'époque, entendre un groupe du genre n'a pas dû être facile surtout pour des personnes habituées aux diseurs de bonne aventure. Mais qu'importe, Blue Cheer jouent dans un garage enfumé ce que Kyuss fera 20 ans plus tard.
Si la musique devait etre un arbre, Vincebus Eruptum en serait certainement la base d'une de ses branches. Fils illégitime du Blues et du Rock, Blue Cheer travaille un son abrasif et tape-à-l'oreille (ouais j'invente), lourd et noisy. Les solos au fil de l'album sont étirés et lointains, comme noyés dans une nuée psychotrope. On pense forcément a Boris, à qui les amplis Orange procurent ce son si écorché qui leur sied si bien.
La voix de Peterson est poussive, tantôt hurlée, tantôt chantée mais toujours avec cette énergie révoltante. Le mixage lointain de la batterie renforce le côté étouffant du son et des guitares tout au long de l'album. On ressort de l'écoute comme d'un concert : transpirant et avec les oreilles qui sifflent. L'album s'ouvre sur une reprise explosive de Summertime Blues, idéale pour donner la motiv pour aller se chercher une boisson maltée bien fraîche. Eddy Cochrane ou es-tu ? probablement perdu dans le désert à bouffer des cactus. Deux autres reprises figurent sur l'album, Rock me baby de B.B King et Parchman Farm de Mose Allison qui subissent elles aussi les outrages du rouleau compresseur bleu.
Pour résumer, Vincebus Eruptum est le côté obscur de la musique psychédélique américaine, qui a ouvert la porte à des tonnes d'artistes pour qui l'expression "mur du son" avait (encore) une signification. A écouter volume maximum et sous 35 degrés.