mercredi 22 juillet 2009

Sunn O))) & Pan Sonic - Che



Sunn et Pan Sonic. Ces deux destructeurs des murs soniques ne peuvent évidemment pas faire dans la demi mesure. 2 destructeurs qui en reprennent un autre, peut-être le premier d'entre tous, j'ai nommé Suicide. C'est donc le morceau Che issu du premier album que les 4 compères ont décidé de triturer. Le son y est caverneux, étouffant presque claustrophobique, on avance à petit pas hésitants au plus profond de ce gouffre désert. Impossible de s'éclairer, impossible de faire demi tour, le piège se referme lentement. Là où Suicide cherchait la déstructuration du son poussée à l'extrême, Sunn et Pan Sonic lui rendent hommage, en emplissant l'espace de ces basses vrombissantes et ces claviers frissonnants. A noter la présence de Joe Preston au chant, ou plutôt aux murmures effrayants et incantatoires. L'orage se termine après presque 6 minutes, trop courtes pour une collaboration de cette ampleur.

La face B propose les titres Thirteen Crosses d'Alan Vega en live et Goodbye Darling marquant le retour de Stephen Burroughs, leader des Head of David.

samedi 4 juillet 2009

Sonic Youth - S-T / Confusion is Sex [...] / Bad Moon Rising



Ces trois disques constituent le triptyque originel, la base de la musique du groupe qui s'estompera avec le temps mais jamais ne disparaîtra complètement. Des débuts cradingues, atonaux et jusqu'au boutistes. Des débuts stridents, schizophrènes et nihilistes.

Du post-punk glacial du maxi Sonic Youth à la no-wave abrasive de Confusion is Sex en passant par le noise rock déglingué de Bad Moon Rising, peu d'autres groupes auront tant maltraité le rock et ses règles, le rock et ses standards, le rock et sa tendance à la branlette technico-progressive post-fleursdanslescheuveux. En tout cas, peu de groupes formés sur une base si typiquement rock. L'indétrônable basse/batterie/guitare détourné au profit d'une musique sans structure commune voir sans structure aucune, d'une musique en grande partie constituée de bruits tirés des amplis de Lee et de Thurston. Tabula rasa des solos de synthé/guitare leplusrapideetaigueagagné, ici on te défonce le tympan à coups de chainsawpicking, de larsens, d'accords qui n'en sont stricto senso pas. Les musiciens prennent un malin plaisir à faire transparaître les bas fonds de la ville qui ne dort jamais, dans lesquels ils vivent, au travers de leur musique. Trafic de drogue, prostitution, crimes, immeubles en ruines, appartements insalubres et politique nationale décadente et à forte teneur martiale. Les membres du groupe ne voulaient pas, ne pouvaient pas composer autre chose que ce dont ils ont accouché.

Ces trois disques sont une fresque de leur époque, les témoins de la vie telle qu'elle pouvait l'être à cet endroit, à ce moment.

Ces trois disques sont les racines du reste de la discographie du groupe et, par là-même, la base de nombres de groupes de rock indépendants s'étant inspirés de la musique de Sonic Youth durant le reste de la décennie, la décennie suivante, la décennie actuelle.

Il y a un avant et un après Sonic Youth.

vendredi 3 juillet 2009

a.h. kraken




Malsain. Glauque. Froid. Répugnant. Bruyant. Introspectif. Vulgaire. Sale. Voilà ce qui pourrait être écrit sur les murs du bunker de a.h. kraken. Pur produit engendré par la scène new-yorkaise no-wave/noise du milieu des 70's/début des 80's, avec un son de guitare à rendre jaloux Steve Albini et ses amplis maison, des parties rythmiques rappelant les Teenage Jesus ou Suicide. a.h. kraken (dé)peint en musique toute la pourriture de la société, à grands coups de guitares qui tronçonnent plus qu'elles ne jouent, de rythmes tantôt lourds, tantôt épileptiques, de basse tendue jouant au tréfonds du temps ou parfois lancinante, de voix en retrait et étouffée éructant et recrachant toute la merde qu'on lui a fait ingurgiter.

a.h. kraken, c'est un voyage au coeur de tous les maux qui nous rongent, un voyage en 3ème classe avec pour seul siège ton cul et comme seul fond musical un concerto pour meuleuses et tronçonneuses.